c’est ce que vous voyez.
Et puis, vous écrivez trop en vous demandant de quoi ça a l’air.
Vous vous dites : est-ce que ça fait écrivain ? Vous vous gênez de la même façon que je vous gêne.
Il faut vous laisser aller.
– Je ne comprends pas bien où vous voulez en venir.
Les longues phrases ? Ce n’est pas ça qui fait un grand texte ?
– Il faut beaucoup d’expérience pour pouvoir manipuler des phrases de cette importance sans qu’elles ne tombent à plat.
Vous, ce n’est pas votre style.
Ce n’est pas donné à tout le monde.
– Qu’est ce que l’on m’a donné, alors ? Je n’ai même pas eu une jolie poitrine le jour de la Grande Distribution ! J’imagine que pour cela aussi, je suis arrivée trop tard.
– Ce n’est pas le sujet.
Vous digressez encore, il faut faire attention.
Bon, continuons.
Ce qu’il vous manque, c’est de l’amour.
– De l’amour ? Mais, j’ai tout ce dont j’ai besoin à la maison.
– Ce n’est pas de cela que je vous parle.
– Je disais juste cela au cas où vous pourriez avoir une idée par-dessus votre épaule.
– Dans mon travail, on n’a jamais ce genre d’idées ni au-dessus de l’épaule, ni ailleurs.
Sinon, on ne s’en sortirait pas.
Ce que j’essaye de dire c’est que vous devez aimer tous vos personnages.
Tous, même les pires de vos créations.
Au fond, vous êtes un peu chacun d’entre eux, que ce soit la femme trompée, le mari ou le tailleur orange.
– Je ne suis pas très tailleur.
Je suis plutôt jeans.
– Oh ! Voilà une réplique pertinente ! Écoutez, si vous arrêtiez de m’interrompre, on terminerait plus vite cette nouvelle ridicule.
Je n’ai pas que vous comme cliente.
– Okay ! C’est bon.
Le plus vite on aura fini…
– Dans votre nouvelle, il ne s’agit pas de vous, mais d’une femme blessée.
Il vous faut entrer dans sa tête pour savoir ce qu’elle ressent vraiment dans cette situation et vous parlez pour elle.
– Je ne suis donc qu’un porte-voix. Voyance pure Moi qui pensais avoir des choses à dire.
Ce n’est pas très réjouissant.
– Détrompez-vous ! Cela ne sera que plus intéressant.
Simplement, vous les direz à travers vos personnages.
Il faut aussi laisser un peu de place aux lecteurs.
Société
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