Société

Le ciel s’assombrissait lentement

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  • 10 novembre 2011

Les armes à la main, ou par cartes interposées.
Il faisait partie intégrante de la défense du royaume.
Il était une légende vivante et son simple nom constituait déjà un rempart.
Et lui ouvrait de nombreuses portes.
Mais évidemment pas celle qu’il convoitait le plus.
Celle de la princesse héréditaire de Lavernus, Lady Clarissa.
Selon la loi, les femmes ne pouvaient prétendre au trône, mais transmettaient la couronne à leurs époux.
Aussi le choix de ses prétendants était-il une question des plus stratégiques.
Il avait le soutien du Conseil, ainsi que celui, plus tacite, du roi lui-même.
Il n’en avait que faire, le trône ne l’intéressait pas.
Du moins, l’occuper ne l’intéressait pas.
Mais la législation laverne, depuis une princesse bien trop volontaire au goût de Xavius, prescrivait que l’héritière eût voix égale dans le choix de son futur mari.
Le commandeur des armées ne savait pas ce qu’elle lui reprochait, mais visiblement c’était quelque chose de fondamental.
Le ciel s’assombrissait lentement, le jour déclinait, invisible derrière l’épaisse couverture nuageuse.
Revenant brièvement à la réalité, Xavius fit face à son reflet dans la vitre trempée.
Et au-delà, les autres tours, surmontées des oriflammes royales.
Puis la plaine et, dans le nord-ouest, la lointaine forêt, territoire des elfes, refuge de ces voyageurs improbables. À l’évocation de ce souvenir, Xavius sentit sa colère s’enflammer.
Ces
Ils avaient réduit à néant son plan, trahi la confiance du roi, désobéi aux injonctions du Conseil et s’étaient enfuis hors de Lavernus comme des voleurs, en emportant des documents secrets.
Des menteurs et des espions.
Et son instinct lui soufflait que ces gens, Voyance serieuse venus d’un autre monde à bord d’un bateau volant, n’étaient pas étrangers aux malheurs qui s’abattaient sur le royaume.
Ils étaient une menace.

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