L’art de la coiffure est à la vérité fort ancien. On peut remonter jusqu’à l’antiquité, peut-être même jusqu’à la préhistoire, et on trouve toujours des traces de l’utilisation de techniques diverses visant à modifier l’apparence des cheveux. On sait, par exemple, qu’en Égypte Antique, il était de coutume que les enfants – les garçons comme les filles – se rasent le crâne entièrement, à l’exception d’une tresse qui était conservée en l’honneur d’un de leur dieu, Horus, le dieu du soleil. C’est là un exemple précis, mais on peut en vérité en trouver de nombreux autres. On n’a qu’à penser à cet égard aux coiffures sophistiquées que se faisait faire souvent les dames nobles et riches au Moyen Âge.
Les coiffures des époques évoluent grandement, suivent des modes souvent complexes, collés finalement sur l’évolution des sociétés et des techniques. Le salon de coiffure tel qu’on le connaît est en vérité relativement récent, et prend sa forme définitive – ou du moins actuelle – avec l’arrivée de l’industrialisation. Dans le salon tel qu’on le connaît, les techniques sont plus variées que jamais. Il suffit pour s’en convaincre de regarder la panoplie d’équipements dont ils disposent, des teintures variées aux shampooings en passant par toute la trousse de ciseaux et les rasoirs dont ils disposent. Le salon de coiffure moderne est en mesure de faire à peu près tout ce qu’on peut vouloir comme coiffure, que ce soit la coiffure conventionnelle, utilitaire, ou une coiffure plus sophistiquée et plus éphémère pour un bal, un mariage ou une autre occasion spéciale.
Avant l’avènement du salon de coiffure tel qu’on le connaît maintenant, la coiffure « faite maison » était souvent de mise, particulièrement parmi les couches populaires de la population qui ne pouvaient pas se permettre d’avoir un coiffeur ou une coiffeuse à leur service. C’est pourquoi, en dehors des coiffures folkloriques particulières, on privilégiait souvent des coiffures relativement simples. Quelques nattes, des tresses dans les cheveux des femmes, ou encore, chez les hommes, de simples coupes courtes. La technique dite de la coupe au bol (parfois aussi appelée la coupe à l’écuelle) était relativement répandue. En effet, la technique est fort simple, mais surtout très accessible du fait que tout le monde, du plus pauvre citadin au prince le plus riche, dispose d’une écuelle ou d’un bol. La technique consistait simplement à déposer le bol sur la tête et à découper tous les cheveux qui dépassaient. Cette technique, notamment utilisée par la célèbre Jeanne-D’Arc, est maintenant bien moins répandue, même si le salon de coiffure le plus près de chez vous est sans aucun doute capable de vous faire une telle coupe.
Le salon de coiffure est donc ce lieu de tradition ancestral, capable de vous faire des coupes à la mode, mais aussi bien d’autres choses encore selon votre désir, des coupes horribles et repoussantes même, si vous le leur demandez. Car les coiffeurs et les coiffeuses maîtrisent un grand nombre de techniques et de procédés, et pour peu qu’ils soient doués d’un certain talent à exercer leurs métiers, ils peuvent faire preuve d’une grande minutie, d’un souci du détail impressionnant et d’une habileté manifeste.
Mais le salon de coiffure représente, aujourd’hui, bien plus qu’un simple lieu esthétique. C’est aussi un lieu de rencontres et de discussions. Bien des gens se confient à leur coiffeuse, à leur coiffeur. Dans le salon de coiffure, on parle mode, politique. Les potins du quartier circulent. Tout ce qu’on ne saurait se dire à l’église, c’est dans le salon de coiffure qu’on se le partage. Les nouvelles les plus saugrenues s’échangent. C’est plus qu’un simple lieu de commodité : c’est véritablement un centre social, un lieu privilégié dans la vie d’une communauté, d’un quartier, d’un village.
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